Via Sancti Martini

Via
Sancti Martini

Histoire de Saint Martin

Saint Martin de Tours, les grandes etapes de sa vie  (Source: Centre Culturel Européen de Tours = Via Sancti Martini France)

Il est intéressant de connaître ces principales étapes car elles correspondent aux tracés de la Via sancti Martini qui suivent les chemins parcourus par saint Martin tout au long de sa vie.

- 316, naissance à Savaria en Pannonie, province de l’empire romain, aujourd’hui Szombathely en Hongrie

- Jeunesse à Pavie, où son père, officier romain, est en garnison. Martin découvre la religion chrétienne et veut être baptisé

- 331, fils de vétéran romain, Martin est intégré de force dans l’armée

- 334, à Amiens, Martin coupe son manteau en deux pour couvrir un mendiant qui meurt de froid. La nuit suivante le Christ lui apparait en disant « Martin qui n’est que catéchumène, m’a couvert de ce manteau ». Martin est alors baptisé

- 356, à Worms, Martin quitte l’armée après avoir refusé de combattre, car il se dit d’abord « soldat du Christ ». Il rejoint saint Hilaire à Poitiers

- Voyage vers sa ville natale pour revoir ses parents et leur proposer le baptême

- 361, fonde le premier monastère d’Occident, à Ligugé, près de Poitiers

- 371, est appelé par les habitants de Tours pour devenir leur évêque

- Evêque de Tours, crée le monastère de Marmoutier, développe de nombreuses missions pour évangéliser les campagnes et crée les premières paroisses de la Gaule. Fait 3 voyages à Trêves pour rencontrer les empereurs sur des questions relatives aux rapports entre l’Eglise et l’Etat

- Participe à des réunions d’évêques à Bordeaux et Saragosse

- 397, meurt à Candes (Candes-Saint-Martin) le 8 novembre ; est enterré à Tours le 11 novembre

- son tombeau devient un très important lieu de pèlerinage

Naissance et jeunesse

Selon l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours, Martin naît en l'an 316 en Pannonie, dans la cité de Savaria, l’actuelle ville de Szombathely, en Hongrie.

Son père était un tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l'armée (ce n'est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome). Martin suit son père à Pavie (en Italie du Nord) lorsque ce dernier y est muté...... Il grandira à Pavie.

À l'école, l'enfant est vraisemblablement en contact avec des chrétiens en cette époque marquée par le développement du christianisme. Vers l’âge de dix ans, il veut demander le baptême et adopter la religion chrétienne , car il se sent attiré par le service du Christ. 

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré des affectations de garnison ; il est pour ainsi dire héréditairement lié à la carrière de son père, voué au culte impérial. Ce père est irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle : alors que l'âge légal de l’enrôlement est de dix-sept ans, il force son fils de quinze ans à entrer dans l’armée.. En tant que fils de vétéran, il a le grade de circitor avec une double solde. Le circitor est chargé de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde de la garnison.

Martin et la Charité

La scène de la charité de Martin, la plus célèbre de la Via Sancti Martini de Sulpice-Sévère, fait partie de la légende hagiographique.

Affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334 le légionnaire Martin partage son manteau militaire (la chlamyde faite d'une pièce de laine rectangulaire) avec un déshérité transi de froid, car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse : le manteau appartenait à l'armée, mais chaque soldat pouvait le doubler à l'intérieur par un tissu ou une fourrure, à ses frais.

La nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé « cape » sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot chapelle (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand).

La "charité" de Martin peinte par une main anonyme en l'église de St Martin de Vaulserre (Isère)

La vie monastique

En 356, Martin délivré de ses obligations militaires, décide de se rendre à Poitiers, rencontrer l’évêque Hilaire, réputé pour sa foi et sa résistance au paganisme.

Il le rencontre et celui-ci veut l’ordonner diacre, ce que Martin refuse, s’en disant indigne. Il accepte d’être thaumaturge et exorciste : à l’époque fonction humiliante et  inférieure, car en contact avec les démons, les possédés et nécessite une foi très forte.

Martin a une vision lui indiquant d’aller voir sa famille. Il fait donc le voyage de Tours en Hongrie, à Szombathely, trajet qui le conduit à travers la France, en passant par l’Isère puis rejoignant l’Italie par le Col du Petit Saint Bernard.  Son trajet est émaillé de mauvaises rencontres dont il se sort par sa foi.

Arrivé dans sa famille, il obtient la conversion de sa mère et d’autres personnes, mais pas celle de son père. 

Puis il repart en Italie, où se trouve Hilaire arrêté et exilé. Martin crée un ermitage à Milan et s’y installe. Persécuté par l’évêque arien de Milan,  il se réfugie avec un prêtre dans l’ile de GALLINARA, se nourrissant de racines et menant une vie dans le dénuement et la prière.

En 360 c’est le Concile de Nicée, les trinitaires chrétiens regagnent leur influence et Hilaire est rétabli. Il  retrouve son évêché à Poitiers, où Martin se rend.

Il y  fonde un ermitage, puis une communauté de moines en 361 ; c’est   le premier monastère en Gaule, à  Ligugé au sud de Poitiers.

A partir de cette époque, Martin effectue des campagnes missionnaires d’abord dans sa région du Poitou il soigne, guérit, on rapporte qu’il ramène à la vie des personnes ,  et sa renommée grandit dans toute la Gaule.

Martin Evêque de Tours

Martin est pressenti à la mort de l’évêque de Tours pour le remplacer, mais il est difficile de le faire sortir de son monastère. On raconte qu’il est demandé au chevet d’une mourante. La foule l’ovationne sur son chemin, même si les évêques réunis à ce moment-là à Tours ne sont pas tous d’accord car ils pensent Martin, de part son apparence et son mode de vie, indigne d’être évêque. 

Dans sa nouvelle mission, Martin reste toujours humble, et pauvre. Il choisit d’habiter une cabane à côté de la cathédrale, mais l’affluence des fidèles le pousse à créer un ermitage à Marmoutier ; Les candidats à la vie monastique affluent et s’installent sous différentes formes :  troglodytes dans des grottes, regroupement de cabanes

La règle est de vivre dans la pauvreté personnelle totale et le partage, la mise en commun de tout, la mortification et la prière. .A part les jeunes moines qui sont copistes, les autres frères mènent une vie contemplative, solitaire, faite de lecture et d’oraison. 

Martin cherche toujours à convertir, à délivrer le peuple de la superstition rurale, du paganisme. Mais il mène toujours cette mission dans le respect - celui de la peine par exemple lors d’un enterrement païen – ou en s’exposant personnellement -devant les flammes de l’incendie d’un sanctuaire

Début novembre 397, Martin fait une visite à la paroisse de Candes. Il a 81 ans et se sent fatigué. Pressentant sa mort il se remet entre les mains de Dieu, dans l’humilité, il refuse d’adoucir ses souffrances et prie.  Il meurt le 8 novembre en pasteur, dans une de ses paroisses. Ses funérailles sont triomphales, bien qu’il soit mort comme il n’avait cessé de vivre depuis qu’il s’est donné à Dieu dans le dénuement et l’humilité.

Sa tombe est à Tours. En 437 un édifice en bois est construit pour abriter son tombeau.  Une basilique est édifiée et dédicacée à Martin en juillet 470. Elle est remplacée du fait de sa vétusté par une nouvelle basilique édifiée de 1886 à 1924, avec une petite église dans la crypte où est le tombeau.

Martin est toujours avec nous ...

La cape de Saint Martin a été envoyée comme une relique à la Chapelle Palatine dAix La Chapelle. Elle est à lorigine du mot « chapelle » : lendroit où lon gardait la cape du saint.

Cest Charlemagne qui implante le culte de saint Martin en Hongrie. Des fêtes de Saint Martin ont lieu dans les Flandres (fête de la vie et de la lumière), en Allemagne, aux Pays Bas, en Belgique et en Suisse. La première foire de Saint Martin à Voiron (France), a lieu en 1356 et se poursuit toujours.

A l’étranger Martin est le patron de Buenos Aires ainsi que de Rivière-au-renard au Canada.

Cest le patronyme le plus fréquent en France. Ce nom est retrouvé dans 485 localités et 3 700 églises lui sont dédiées.

Martin est commémoré le 12 novembre dans les livres liturgiques grecs,  le 12 octobre dans les documents slaves, et le 11 novembre en occident , jour de ses funérailles.

L’été de la saint martin traduit un automne ensoleillé et chaud. La fête de la saint martin dans le midi est en lien avec les vendanges

Loiseau «  martin pêcheur » qui  dispute les poissons à ses congénères, est appelé ainsi en parallèle avec les démons qui se disputaient les âmes des pécheurs et que Martin expulsait.

Le monastère de Ligugé est actuellement un monastère de moines bénédictins, cest le plus ancien établissement monastique doccident encore en activité.

Pour toutes les valeurs quil a portées dans sa vie , Martin est considéré comme un personnage reliant les hommes de cultures différentes et proche de la nature et du vivant. Ainsi est né litinéraire culturel européen « Via Sancti Martini » labellisé en 2012 par le  Conseil de LEurope, dont une longue partie traverse le Dauphiné, de Vienne au Massif de la Chartreuse.

Saint Martin de Tours