Savoir-faire local et coutumes: en plus de nos châteaux, le pisé

Le " Pisé " , késako?

La portion de Via Sancti Martini qui traverse notre région est jalonnée de constructions en pisé typiques de la région.

Cette technique est utilisée aussi bien pour les maisons, les granges, les fours, les moulins, les églises...

Le pisé utilise la terre crue compactée en couches successives.

Il doit cependant être doublement protégé car il craint l’eau. C’est pourquoi des toits à 4 pans avec de grandes dépassées protègent ces constructions ainsi que des soubassements de galets .

Les galets proviennent selon certaines  hypothèses du travail des glaciers du Quaternaire qui les auraient véhiculés au cours de leurs déplacements.

Ces galets de moraine (longs, plats et de grandes dimensions)  sont le matériau idéal pour monter un appareil autobloquant en épis ou arêtes de poissons ( opus spicatum). Ces rangées de galets sont parfois installées en alternance avec une rangée de tuiles afin d’augmenter  l’absorption de l’humidité. Ils sont assemblés au mortier de chaux.

Cette base en galets atteint environ 1m de hauteur.

Au-dessus sont construits les murs en pisé.

Ce matériau est quasi inépuisable. Il est constitué de terre crue, une terre argileuse.  Cette terre est « banchée », elle est compactée en couches successives dans un coffrage en bois.

Une hauteur de banche pouvait être effectuée en une journée, il fallait donc une dizaine de jours pour monter une maison de 8 mètres. Mais il fallait attendre une quinzaine de jours avant de superposer une nouvelle couche de pisé. Ce travail pouvait prendre 5 mois quand il faisait beau et nécessitait une petite dizaine de personnes.

Les murs restent bruts, d’une teinte jaune-ocre, couleur naturelle du pisé.